La chapelle du Charmaix à Valfréjus

L’origine du sanctuaire d’origine et de la statue de Vierge sont très hypothétiques et, pourrait-on dire, « se perdent dans la nuit des temps ». Avant même l’introduction du christianisme en Maurienne, il existait sans doute déjà un petit site de prière adossé au rocher. Un lieu qui permettait aux voyageurs de demander une aide divine avant de traverser un passage particulièrement dangereux par-dessus le torrent du Grand Vallon (le magnifique pont en pierre n’existait pas à l’époque).

Au début du 1er millénaire, un premier oratoire chrétien aurait été mis en place sur ce secteur pour abriter une statue de la Vierge. Plutôt que de se tourner vers d’anciennes divinités païennes, les voyageurs demandaient désormais la protection de la mère de Jésus Christ. La route conduisait ensuite les voyageurs ou les pèlerins vers l’actuelle Italie par le col de la Vallée étroite ou le col de la Roue (des cols à un peu plus de 2000 m d’altitude) en donnant un accès rapide vers la vallée de Bardonnechia.

La Légende : au Moyen-Age, en Savoie, près de Modane, la statue de la Vierge Noire du Charmaix existait déjà. Elle logeait modestement dans la roche, dans un petit oratoire taillé à même la montagne. Il dominait et surplombait un torrent fort et capricieux (le torrent du Charmaix).

L’abri était sommaire mais l’endroit était si renommé que tous ceux qui s’en allaient de la Maurienne vers le Piémont allaient y poser un genou à terre. Ce modeste oratoire attirait processions, pèlerinages et dévotions quotidiennes. Si bien, que les habitants décidèrent d’offrir à la Vierge Noire du Charmaix un abri plus adapté. Elle fût donc installée en grande pompe sur l’autel de l’église de Modane. Mais stupeur, le lendemain matin la Vierge avait disparu ! Finalement, une personne qui arrivait du Charmaix annonçant à la stupeur générale que la Vierge était dans sa niche d’origine, dans le petit oratoire du Charmaix.

Convaincus que la Vierge leur montrait son attachement à la montagne, les habitants de Modane, décidèrent alors de trouver un lieu plus adapté, moins isolé et sauvage que le Charmaix. Ils trouvèrent donc une petite esplanade au-dessus de la rivière l’Arc. Une fois le chantier bien démarré, il fut décidé de déplacer la statue de la Vierge Marie dans un nouvel oratoire construit à côté de la chapelle qui était en construction à côté de Modane. Mais le lendemain, la Vierge s’était encore volatilisée !

Les habitants retrouvèrent à nouveau la statue, dans son abri d’origine au Charmaix… Mais comble de la surprise, la Vierge avait amené avec elle les matériaux nécessaires pour construire sa chapelle ! Les Modanais reprirent la statue et récupérèrent les matériaux. Mais le surlendemain, la statue avait encore disparu, revenue au Charmaix. Un ouvrier voulant savoir ce qui se passait la nuit et démasquer le petit plaisantin, resta sur le chantier. Lassé d’attendre, il s’endormit … Lui aussi fût miraculeusement déplacé au Charmaix !